YOGUI & BILOU

● Music
YOGUI & BILOU
WHERE
Nevers, FRANCE
Artwork
Engineers

Recording / premixing : Bill Stone

Mixing / Mastering : Dom Gaudeaux

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A very clean garden, very cozy as they say, very springtime too with the sweet songs coming from flying seagulls and the iodine in the warm air. I smell each rose, observe each herb ... hummm ... so peaceful ... A thunderclap ends this bucolic moment. No, it sounds more like the explosion of the Belleville nuclear power plant ! Or is it a train that fell from the railway bridge ? No ! No, it comes from the cellar, there, below the garden ! Damn, these are drum sounds ! One or two drums ? Maybe one, but certainly with a double bass !

I manage to kick the cellar door open. I slip into the first row ; I'm happy and proud of myself because there was 5 of them.

I find a man seated in front of a stripped drum, black sock on his right foot and left foot bare, then a second man standing, all hair in front, a bass in his hands.

What do we have here ? Art brut, no doubt.

Bursts of toes on the bass drum, cascades of magic wands on the snare drum, and a stack of atomized cymbals bouncing off the lovely Birmingham Aunt Maggie carpet. The typing surge of the bass responds to the thousand sparkles of the Christmas garland, there, just behind.

Bilou, an interactive drummer by profession, seems to be fighting with a catfish, and the tarpaulin of the dead man found the other day at the water's edge perfectly replaces the timeless and vulgar curtain. The transparent plastic chandeliers from GIFI trickle down the celestial vault to finish their race on the beautiful slab of limestone ground.

Like a fish in water, calcium ions keep me on the surface. A bit like a Proust madeleine, or rather a Choco Prince for me, I dive into the universe of my childhood. These moist, smoky, lively atmospheres, the beginning of the 90s, but without the fluorescent yellow.

Un jardin bien propret, bien cosy comme on dit, bien printanier lui aussi avec la douceur des chants de mouettes et l'iode dans l'air tiède. Je renifle chaque rose, observe chaque aromate... hummm... c'est paisible... Un coup de tonnerre met fin à ce moment bucolique. Non, on dirait plutôt l'explosion de la centrale nucléaire de Belleville ! Ou un Intercités tombé du pont de chemin de fer ? Non ! Non, ça vient de la cave, là, en contrebas du jardin ! Flûte, ce sont des sons de batterie ! D'une ou de deux batteries ? Parce que ça cogne fort quand même ! Peut-être qu'une, mais à coup sûr avec une double pédale !

J'arrive à ouvrir la porte de la cave à coups de pieds de biche - j'adore la faune locale -. Je me faufile au premier rang ; je suis contente et fière parce qu'il y en a quand même cinq à traverser.

Stupéfaction ! Un homme assis devant une batterie dépouillée, chaussette noire au pied droit et pied gauche nu, puis un deuxième homme debout, tout cheveux devant, une basse en main.

A quoi ai-je à faire ? A de l'art brut sans doute.

Ce sont des rafales d'orteils dans la grosse caisse, des cascades de baguettes magiques sur la caisse claire et la pile de cymbales atomisées qui rebondissent sur le joli tapis de tante Maggie de Birmingham. Le déferlement dactylographique de la basse vient répondre aux mille scintillements de la guirlande de Noël, là, juste derrière.

Bilou, batteur intéractif de profession, semble combattre le silure, et la bâche du mort retrouvé l'autre jour au bord de l'eau remplace à merveille l'intemporel et vulgaire pendrillon. Les lustres en plastique transparent de chez GIFI dégoulinent le long de la voûte céleste pour finir leur course sur la belle dalle de sol calcaire.

Comme un poisson dans l'eau, les ions de calcium me gardent en surface. Un peu comme une madeleine de Proust, ou plutôt un Choco Prince pour moi, je retrouve l'univers de mon enfance. Ces ambiances moites, enfumées, vivantes, le début des années 90 quoi, mais sans le jaune fluo.

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Artwork
WHERE
Nevers, FRANCE
WHEN
2021-06-18
Engineers

Recording / premixing : Bill Stone

Mixing / Mastering : Dom Gaudeaux